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la Die zette
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5 mai 2008

Déclin des abeilles

abeille2

Un essaim d’abeilles perdu dans Avignon s’arrête pour une collation en terrasse Place des Corps Saints
Photo : Mus Avignon 27/04/2008

La sirène d’alarme

Ce n’est pas une sonnette d’alarme mais une sirène que les scientifiques actionnent … ou tentent d’actionner. Car 80 % des plantes ont absolument besoin des abeilles pour être fécondées et, sans elles, il n’y a plus de production de fruits ou de légumes possible. 90 plantes destinées à l’alimentation humaine sont exclusivement pollinisées par les butineuses.

Rien qu’aux Etats-Unis, où l’apport des abeilles à l’agriculture atteint 14 milliards de dollars chaque année, le syndrome de l’effondrement des colonies a fait disparaître cette année entre 60 et 90 % des colonies selon les régions, soit environ 1,5 million de ruches sur les 2,4 millions dont bénéficiait ce pays.

Mais cet insecte domestiqué, qui a commencé à disséminer la vie sur Terre quelque 60 millions d’années avant l’apparition des humains, est aux prises avec un problème qui sévit simultanément sur plusieurs continents : le syndrome de l’effondrement des colonies, dont les véritables causes, encore méconnues, pourraient bien se situer du côté des nouvelles technologies utilisées en agriculture, voire dans nos milieux urbains et industriels.

En Europe, le problème est tout aussi aigu. Les apiculteurs allemands déplorent la perte de 80 % de leurs colonies tout comme ceux de Grande-Bretagne, de Suisse, d’Autriche, de Pologne et de Grèce, selon un relevé publié récemment dans la revue Les Échos de France. En Europe, on parle du phénomène « Marie Céleste », du nom de ce navire fantôme retrouvé un jour sans équipage. Dans les milieux scientifiques, on a baptisé le phénomène « syndrome d’effondrement », traduction de l’expression anglaise « Colony Collapse Disorder » (CCD).


Un phénomène mystifiant

Il est extraordinairement intéressant de voir comment un peu partout dans le monde les institutions publiques tentent d’expliquer ce phénomène par des causes qui ne remettent pas en question les technologies agricoles ou autres qu’ils valorisent ...

Lorsqu’une ruche est atteinte par le syndrome de l’effondrement, les abeilles la quittent pour ne plus y revenir, ce qui tranche avec leur attachement habituel pour leur port d’attache, où leur reine assure la relève. Non seulement la ruche est abandonnée rapidement, comme si un péril majeur la menaçait, mais on ne retrouve que peu de cadavres d’abeilles à proximité et, encore plus surprenant, aucun des insectes qui utilisent habituellement les ruches abandonnées n’ose profiter de l’aubaine.

Les chercheurs ont aussi constaté que les abeilles mortes à proximité de ces ruches abandonnées sont affectées par différents pathogènes comme des virus, champignons, bactéries et mites.

...

De plus, les cultures OGM d’espèces végétales auxquelles on a parfois greffé des insecticides pourraient se retrouver dans le pollen. On sait que les cultures OGM peuvent contaminer des semences naturelles par pollinisation, ce qui pourrait affecter les abeilles à l’origine du transport de ces gènes. Mais voilà une piste que les organisations agricoles et les gouvernements n’aiment pas évoquer, et encore moins fouiller. Un fait intéressant a été noté au Québec à ce sujet : les ruches installées aux abords des cultures biologiques seraient moins affectées que les autres, soutiennent quelques producteurs. Pour obtenir leur certification biologique, les apiculteurs doivent installer leurs ruches à au moins trois kilomètres des cultures agricoles non certifiées parce qu’on y utilise soit des pesticides ou des plantes OGM, soit les deux. Il faudrait cependant une étude plus globale pour pouvoir établir dans ce cas un lien de cause à effet.

Un nouveau métier : locateur d’abeilles

La perte d’importantes populations d’abeilles domestiques et leur fragilité croissante force le milieu agricole à réagir à court terme. Le recours essentiel aux pollinisateurs a engendré un nouveau métier, celui de locateur d’abeilles. Ces apiculteurs nouveau genre vont se déplacer aux frais des agriculteurs ou cueilleurs de petits fruits, comme les bleuets. Ces nouveaux locateurs de pollinisateurs proposent aujourd’hui à leurs clients non plus seulement l’abeille domestique, Apis mellifera, présente sur Terre 60 millions d’années avant les premiers hominidés, mais aussi des abeilles moins productives en miel, comme la découpeuse de la luzerne, plus résistante au syndrome. Au Nouveau-Brunswick, des apiculteurs proposent même une « nouvelle » solution en réalité fort ancienne, le bourdon, lequel s’active à des températures aussi basses que 10 °C alors que l’abeille domestique n’est vraiment productive qu’au-dessus de 18 °C.

On a toujours besoin d’un plus petit que soi. Sans interdiction massive des pesticides systémiques, la planète risque d’assister à un autre syndrome d’effondrement, craignent les scientifiques : celui de l’espèce humaine. Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l’homme : « Si l’abeille disparaissait du globe, avait-il prédit, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre. »

Extrait  " le ministére de l'écologie et du développement durable"

Ps : pour en savoir plus connectez-vous

sur cdurable.info

la fée clochette


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